"Pour continuer à nous faire vivre
    il me faut m'extirper de mes chairs trop rauques
    atteindre et vivre une vérité plus haute"

    Un amour blanc interroge l'absence de l'être aimée et son empreinte laissée dans la chair et la conscience du poète. De l'unité brisée en dualité jusqu'à la réunification, ce recueil établit également la transition avec La nuit l'Eclat, publié chez Eclats d'encre en 2014.
   

Lecture d'Odile Bonnel

    Il y a eu les amours de Diderot et Sophie Volland, Balzac et Mme Hanska (longue correspondance), Flaubert et Louise Colet, Apollinaire et Lou; il y a, dans ces vers, cette respiration, l’amour du poète pour “l’inconnue”, la “Très-Vive”, l’âme de son âme, sa “précieuse”, sa “neige vive”, son “Très-Or”, son “absente-présente” comme dirait Paul Valéry.
    Les deux amants, séparés par la distance, tissent leur amour de mots mêlés. Ici c’est le poète qui sculpte un chant d’amour inouï et somptueux, pur et flamboyant pour l’absente adorée “dans l’évidence du poème”. “L’acide absence” et le manque qui s’amplifie à n’en plus finir”, l’absence “noir soleil de l’absolue dépossession.” Pouvoir magique des vers qui permet la fusion dans le nous, “notre phosphorescence”:
    “Je voulais l’amour champ de neige immaculé
    avec toi, pour toi, pour nous.”
    Tout n’est pas dit en amour, chacun réinvente son histoire, Serge Torri réenchante douloureusement et lumineusement “l’immortel soleil d’aimer.”

    Lire aussi dans Recours au Poème N°134:
    Serge Torri, un amour blanc, par Vincent Motard-Avargues: http://www.recoursaupoeme.fr/critiques/serge-torri-un-amour-blanc/v-motard-avargues

Classifications
Theme CLIL: 3688 - Theme BISAC: POE017000 - Code Dewey: 841

L'auteur

Serge Torri est l'auteur d'une oeuvre abondante, dans la filiation des Surréalistes et du Grand Jeu de Réné Daumal et R.G. Lecomte.
Sa poésie d'une grande exigence se présente ici dans une dimension charnelle et une simplicité qui lui font atteindre l'universel du chant orphique.