Michel Carqué à donné un nom propre à L’Arbre qui cache la forêt qui, de personnage, devient rapidement dans le texte personne puis laisse entendre la voix de tout ce que nous refusons souvent d'écouter en esquivant soigneusement la vérité.
Il a soulevé de la sorte, par l’opération de répétition de l’expression en début de verset, une partie du voile qui recouvre le secret des désirs, des incertitudes, des hésitations et des faux-semblants que chacun rencontre dans sa vie intérieure.
EAN : 978 284 739 017 9
ISBN : 84 739 017 0
« L’arbre qui cache la forêt » est un des dictons les plus énigmatiques qui soient, on le prend souvent au mot et à la légère et tout le monde semble comprendre ce qu’il signifie.
Mais pas Michel Carqué.
Pour lui : « L’arbre qui cache la forêt est une vérité. Le socle de nos vérités est bien étroit. »
Cet arbre planté dans le bois de l’héritage de la langue française désigne, dans la conversation commune, plusieurs modalités de l’invisible et du trompe l’œil, il nous renvoie par là-même à une formulation de l’égarement par l’impossibilité d’identifier les références : quelle est la forêt ? quel est l’arbre ? qui cherche l’un et l’autre ? où commence l’un, où commence l’autre ? Où sont-ils, où suis-je devant l’arbre qui cache la forêt ? Chacun charge de lui-même ces mots.
La quête de cet arbre caché et de la forêt cachée, aussi incertains soient la possibilité de leur existence et l’ensemble de jeux de miroir et de jeux de leurres auquel elle renvoie s’apparente ainsi à une quête de la vérité dans un épais taillis de malentendus, de mensonges et d’illusions. Le sens même de cette quête est à chercher du côté du désir humain confronté, dans le langage, à la réalité de l’illusion, ou au trop peu de réalité dirait André Breton.